C’était il y a bientôt 20 ans. Ilan Halimi avait 23 ans lorsqu’en janvier 2006, à Paris, il a été enlevé, séquestré, torturé puis laissé pour mort par un groupe se réclamant du gang des barbares. Au seul motif qu’il était juif. Il sera détenu pendant 24 jours et vivra un véritable calvaire jusqu’à ce que l’on retrouve son corps nu, meurtri et agonisant le 13 février le long d’une voie ferrée en région parisienne. Il mourra peu après son admission aux urgences. Sa mort a entraîné une émotion considérable dans tout le pays et bien au-delà.
Depuis cette tragédie, la mémoire d’Ilan Halimi a été salie à plusieurs reprises. La dernière fois le 14 août dernier à Épinay-sur-Seine lorsqu’un olivier planté à sa mémoire dans un jardin public, cinq ans après le drame, a été abattu par des inconnus, appréhendés depuis.
À l’appel de la Licra
Le 11 septembre, dans le parc d’Arménie, la Ville de Montpellier a planté un olivier en hommage à Ilan Halimi. À côté de cet arbre symbole de paix, il est mentionné : « Victime de la barbarie antisémite. Cet arbre est planté pour que son souvenir demeure et pour affirmer notre refus inébranlable de la haine. » Cette cérémonie officielle était une réponse à l’appel de l’avocat Me Alain Jakubowicz, le président d’honneur de la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) qui avait demandé à la suite du tronçonnage du 14 août à chaque maire de France de planter dans sa commune un arbre à la mémoire d’Ilan Halimi.
Cette cérémonie a été marquée par les prises de parole des représentants du CRIF régional (conseil représentatif des institutions juives de France), de la Ville de Montpellier et de l’État, devant une assistance fournie où voisinaient des représentants de toutes les religions. Car il a bien été souligné, au regard de cette diversité des consciences, que c’est ensemble et uniquement ensemble que l’on pourra lutter contre l’antisémitisme et la haine. Un chiffre émanant du ministère de l’Intérieur a été rappelé. Depuis le début de l’année, 646 actes antisémites ont été recensés dans notre pays, soit près de trois par jour. Cela fait froid dans le dos.
