Social

Montpellier : avec les Fauvettes, le dispositif d'accueil est renforcé

22-12-23 - 11:00
Il y a un an, l'ancien hôtel Les Fauvettes, situé rue Bonnard à Montpellier, a été racheté par la Ville de Montpellier qui a cédé sa gestion au CCAS. Il a été transformé en résidence sociale et offre une vingtaine de places pour de l'hébergement d'urgence. Son inauguration a eu lieu le samedi 14 décembre.
Coupure de ruban inaugurale
Le maire a donné un bout du ruban tricolore inaugural à chaque résidant présent - ©C.Marson
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Il y a un an, la Ville de Montpellier a acquis l’hôtel Les Fauvettes, rue Bonnard, et elle souhaitait, avec le soutien de l’État, le transformer en résidence sociale, en confiant sa gestion au CCAS. Cet établissement, d’une vingtaine de places, permettait ainsi de combler une partie du manque d’hébergement d’urgence. Et il facilitait l’accueil des réfugiés orientés par le service intégré d’accueil et d’orientation de l’Hérault (SIAO34), en leur offrant un nouveau lieu de vie et une première marche sur le chemin de l’intégration dans la communauté nationale. Du temps de sa dernière propriétaire, l’hôtel Les Fauvettes jouait déjà ce rôle d’inclusion sociale, en lien avec la préfecture. 

Maîtrise de la langue

« La Ville a rapidement pris la décision d’acquérir ce lieu car il allait faire défaut à notre dispositif d’accueil. Il y a ici 21 hébergements pour des personnes qui ont un titre de séjour et qui sont soit d’anciens mineurs non accompagnés (MNA) ou dans un parcours d’accès à l’asile parfois compliqué », précise Michel Calvo, adjoint au maire délégué à la Ville fraternelle et solidaire, et vice-président du CCAS. C’est pour cela que nous avons lié leur accompagnement pour des actions collectives au CEIS qui est proche (le centre d’expérimentations et d’innovation sociale, situé sur la place Salengro). Trois d’entre eux ont déjà rebondi et nous souhaitons que, d’ici un an, tous aient fait des progrès substantiels dans la maîtrise de la langue française et connaissent l’environnement administratif. » Il annonça également des travaux pour 2024. Après ceux de la cuisine collective, le CCAS va investir 170 000 € pour retirer la verrière existante et relier les deux bâtiments par un couloir ajouré « pour une meilleure vie sociale ». La chaudière sera également changée. 

Exemple de coordination

« La résidence des Fauvettes est un bel exemple de la coordination des acteurs », a souligné Carole Davila, chef du pôle Inclusion sociale et logement auprès de la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités de l'Hérault. Rappelant que cette résidence est financée dans le cadre du contrat territorial d’accueil et d’intégration des réfugiés (CTAIR) et soulignant la ténacité des services de la Ville dans ce dossier, elle a assuré qu’il est important que les réfugiés « puissent bénéficier d’un environnement serein et d’un accompagnement social dédié »
200 personnes ont été relogées dans l’Hérault en 2023. 

Accélération d’intégration

« Travailler ensemble est le mot d’ordre qui est le mien depuis ma prise de fonctions. Ce qu’il se passe ici est remarquable. Je le dis car, dans notre pays, nous ne sommes pas toujours à la hauteur de notre grande promesse de fraternité. À Montpellier, en 2019, il y avait 340 personnes dans des hôtels. Et que n’ai-je pas entendu quand j’ai dit que nous allions mettre ces jeunes à la Blanquette ! Aujourd’hui, je rencontre des patrons du bâtiment qui me disent que ces jeunes sont extraordinaires et il n’y a plus de mineurs dans les hôtels », explique Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole. Concernant les Fauvettes, il ajoute : « si l’on ne fait pas une opération comme celle-ci, la suite on la connait, c’est la tente Quechua. Car les gens sont déjà là ». Le maire, lui, entend plutôt faire « de l’accélération d’intégration » et il se félicite aussi de voir que les voisins de la rue ont des réactions positives. « Cette inauguration est une valeur cardinale que nous devons avoir : l’hospitalité. Ici, nous faisons ce que nous croyons juste. Je suis heureux de saluer les pensionnaires. Notre ville a toujours accueilli des réfugiés. » Et elle a toujours su s’organiser pour les intégrer.

Façade de la résidence sociale
Façade de l'ancien hôtel des Fauvettes, aujourd'hui résidence sociale - ©C. Marson

Encadré : 

Les pensionnaires sont accueillis pour une durée d’un an au maximum. Certains reçoivent une aide financière ou ont un travail. Ils versent une contribution à hauteur de 10% de leurs ressources pour leur hébergement. La Ville, elle, met le bâtiment à disposition du CCAS à titre gracieux. Le loyer est estimé à 42 250 euros. Elle a déjà alloué 60 000 euros pour le fonctionnement de la résidence. Le CCAS participe pour environ 100 000 euros à travers le redéploiement d'agents et l'État à hauteur de 55 000 euros dans le cadre de l’allocation logement temporaire.