Décoration

Légion d'honneur : deux artistes de Montpellier honorés

09-01-24 - 14:00
09-01-24 - 15:55
La chorégraphe et interprète Mathilde Monnier et l’artiste peintre Vincent Bioulès figurent sur la nouvelle promotion civile de la Légion d’honneur. Deux figures importantes de la scène artistique montpelliéraine rejoignent ainsi les membres de la plus haute distinction nationale française.
Décoration de la Légion d'honneur
©Grande chancellerie de la Légion d'honneur
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352 personnes distinguées à parité – homme-femme – issues de tout secteur, de tout niveau de responsabilité professionnelle, connues ou inconnues du public, figuraient dans la nouvelle promotion civile de la Légion d’honneur, publiée exceptionnellement le 31 décembre (la date habituelle des publications est le 1er janvier). 

Cette élite du mérite est réunie dans sa grande diversité par l’engagement de chacun au service de l’intérêt général, critère premier d’attribution de la plus haute distinction nationale française. Un investissement qui peut prendre des formes extrêmement différentes selon l’activité des décorés : soutien aux personnes fragilisées, recherche scientifique, innovation, activités mémorielles… 

Le domaine des arts, des lettres et de la communication était cette année particulièrement représenté. Avec notamment les distinctions du compositeur Vladimir Cosma, de la chanteuse Liane Foly ou encore de l’animateur et producteur Thierry Ardisson.

Parmi cette première promotion de l'année (une deuxième a lieu le 14 juillet), deux figures éminentes de la création à Montpellier sont également distinguées : la chorégraphe et danseuse Mathilde Monnier, qui dirigea de 1994 à 2013 le Centre Chorégraphique National de Montpellier, est élevée au grade d’officier (elle avait été nommée chevalier de la Légion d’honneur en 2013) ; et le peintre Vincent Bioulès est nommé au grade de chevalier.

Photo de Mathilde Monnier, chorégraphe
Mathilde Monnier, nommée chevalier de la Légion d'honneur en 2013, est élevée au grade d'officier - ©Marielle Rossignol

MATHILDE MONNIER

Directrice du Centre chorégraphique National de Montpellier avant d’être nommée à la direction générale du Centre national de la danse à Pantin, Mathilde Monnier est aujourd’hui artiste résidente à la Halle Tropisme à Montpellier. Depuis 2020, elle y poursuit son travail de chorégraphe, multiplie les ateliers et les formations.

Sa dernière création, Black Lights, a été présentée en première mondiale au dernier festival Montpellier Danse. Cette pièce pour huit interprètes poursuit sa route dans toutes les villes de France (les 17 et 18 janvier à Clermont-Ferrand, avant Tarbes, Lyon, Toulouse, Brest, puis la Suisse...).

Adapté de la série télévisée en ligne d’Arte H24, de Valérie Urrea et Nathalie Masduraud, ce spectacle-série-manifeste rend compte des violences faites aux femmes au quotidien. Utilisant pour points de départ plusieurs histoires courtes, rédigées par Alice Zeniter, Monica Sabolo, Lola Lafon ou encore Agnès Desarthe... 

"Je suis tombée amoureuse de Montpellier il y a plus de 20 ans. C’est une ville extraordinaire. J’étais venue pour diriger le Centre chorégraphique national de Montpellier. C’est une ville qui a des structures culturelles complètement inouïes. Et j’ai été fascinée par son dynamisme"

Vincent Bioulès dans son atelier
Vincent Bioulès, dans son atelier. Né à Montpellier en 1938, il vient d'être nommé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur - ©C. Ruiz

VINCENT BIOULÈS

Né en 1938 à Montpellier, Vincent Bioulès a fait ses études aux Beaux-Arts de la ville, avant de suivre les cours de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Membre fondateur du groupe Supports/surfaces, il s’affranchit très vite de l’abstraction pour revenir à la peinture figurative par le biais du portrait et du paysage. Il poursuit parallèlement à son travail de création une carrière d’enseignant aux Beaux-Arts de Nîmes, de Montpellier et de Paris. Le musée Fabre lui a consacré une grande rétrospective à l’été 2019. 

« Maintenant, alors que je suis devenu vieux, ce qui m’intéresse c’est d’arriver à peindre des grands tableaux avec la même liberté qui est la mienne lorsque je travaille sur le motif. Très rapidement, en essayant simplement de transcrire le plus fidèlement possible ce que je ressens. Pas ce que je vois. Mais ce que je ressens, en regardant… »

Le saviez-vous ?

Fondée par Napoléon Bonaparte en 1802, la Légion d’honneur est la plus élevée des distinctions nationales françaises. Elle compte aujourd’hui 79 000 membres, récompensés pour les services éminents qu’ils rendent à l’intérêt général et au rayonnement de la France. 

L’ordre compte trois grades : chevalier, officier, commandeur ; et deux dignités : grand officier, grand’croix.

Chaque nouvelle promotion raconte la richesse et la diversité de parcours de vie méritants et dessine les contours multiformes de la société française. Si la longue liste des personnalités honorées au fil des siècles recense une grande majorité de citoyennes et citoyens français, de l’ingénieur Gustave Eiffel à l’auteur de BD René Goscinny ou encore la danseuse Sylvie Guillem, la Légion d’honneur a également été attribuée à plusieurs personnalités étrangères, comme Giuseppe Verdi, Charlie Chaplin ou Joséphine Baker.