Au début, il y a des images, des sensations, des angoisses. Celles qu’a vécu Ephrem Koering, 8 ans, laissé seul, dans la voiture familiale et pensant avoir été abandonné par sa mère. 23 ans plus tard, cette absence qui n’a duré que 10 minutes, le poursuit encore. À tel point, qu’il en a fait le sujet de son premier court-métrage. Finir au soleil raconte les affres du jeune Louis, quand sa mère s’absente une soirée entière, sans raison. « C’est une vraie proposition de cinéma qu’Ephrem m’a faite, s’enthousiasme le producteur Cyril Favelin (Sélénite Productions), car il traite un sujet très intime et aborde des questions sociétales importantes. Quand je l’ai rencontré, il a « pitché » son film en s’appuyant davantage sur des images qu’avec des mots. Il est dans l’esprit d’un certain cinéma indépendant américain ».
L’œil bienveillant de Jean-Baptiste Durand
Cyril Favelin se met alors à chercher des financements, notamment auprès du Fonds d’aide à la création ICC de la Métropole de Montpellier. Le comité de sélection émet des réserves sur le scénario, ne le trouvant pas encore abouti mais est toutefois intéressé par le projet. « La proposition du Fond d’aide d’accompagner la réécriture du scenario par un auteur de la région a été une magnifique opportunité d’aller chercher le coeur thématique de cette histoire », reconnaît le réalisateur. Le choix se porte sur Jean-Baptiste Durand, le réalisateur montpelliérain de Chien de la casse, qui apporte son concours avec talent. La nouvelle version est la bonne et le Fonds d’aide accorde 20 000 euros au projet.
Odysseum, labyrinthe coloré
Ephrem Koering a grandi à Montpellier et n’imaginait pas tourner ailleurs. Dès le départ, il avait choisi Odysseum comme décor et plus particulièrement le parking Circé. « J’ai passé de nombreuses après-midi de mon adolescence à traîner au centre commercial. Il était important pour moi de reconstituer cette ambiance de chaleur plombante et d’errance. Labyrinthe à la fois coloré et hostile, véritable jungle de métal, ce lieu regorge de cachettes et de chemins tortueux où l’on peut s’égarer ».
Tournage local
Basée à Saint-Jean-de-Védas, Sélénite Productions est parvenu à rassembler d’autres partenaires financiers et les neuf jours de tournage ont finalement eu lieu fin août à Montpellier et Villeneuve-lès-Maguelone. « Le Bureau des tournages de Montpellier a été une aide précieuse pour nous faciliter la vie. Et surtout, nous avons trouvé des techniciens sur place. 80% de l’équipe de tournage vit ici. » Le film est entré dans sa phase de post-production (montage des images et du son, étalonnage des couleurs, composition de la musique). Finir au soleil devrait être présenté au public dès le début de l’année prochaine.