Ludovic Molle, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis ostéopathe depuis 12 ans et j’exerce à Juvignac. L’ostéopathie que je pratique est une approche manuelle du soin, afin de soulager les douleurs fonctionnelles par des mobilisations et manipulations. J’ai donc une activité clinique et thérapeutique, mais aussi une activité d’enseignement à l’Institut toulousain d’ostéopathie, agréé par l’État. Je suis également chercheur associé au sein d'EuroMov Digital Health Motion. Il s'agit du laboratoire de recherche universitaire de l’UFR Staps de Montpellier où j'ai réalisé ma thèse de doctorat en Sciences du mouvement.
Comment avez-vous entendu parler de la Graine ?
J’ai découvert la Graine au Locavorium de Saint-Jean-de-Védas, où je suis client. Ils ont été les premiers à proposer la Graine. J’ai vu leur flyer à la caisse et je me suis dit, c’est intéressant. Cette démarche rejoint mon intérêt pour la transition écologique et pour les différents leviers que l’on pourrait activer en tant que citoyens à l’échelle locale pour limiter notre impact négatif sur l’environnement. J’ai eu une prise de conscience progressive grâce à des lectures, des échanges... Dans le monde de la recherche, on est au fait, notamment à EuroMov où il y a des "chercheurs verts" qui mettent en place un tas d’initiatives telles que le zéro déchet, le bilan carbone zéro... L’URF Staps est proactive en matière d’écologie à l’université, en lien avec les valeurs du sport, de l'activité physique et de la santé.
Vos patients ont-ils adhéré au paiement en graines ?
Aujourd'hui, environ 5 % des patients me paient en graine-coupons ou en numérique, mais rien n’est systématique. Il y a trois ans, j’ai adhéré à l’ADESL-La Graine. J’en ai parlé avec mes confrères, et notamment à mon ami Daniel Jeziorski, fondateur du cabinet. Il a tout de suite adhéré au concept car on partage les mêmes valeurs écologiques. Il y a eu une première vague d’intérêt chez les patients. Certains ont joué le jeu malgré la contrainte logistique. Cela fait un an que la Graine est passée au format numérique, et cela simplifie beaucoup les choses. La plupart des patients sont pour, mais tous n’ont pas franchi le cap. Ceux de mes patients qui ont fait la démarche d’utiliser la graine papier ont été séduits par le design des billets avec des oiseaux, des monuments de Montpellier... La Graine représente un changement dans notre relation à l’argent. Cela lui donne une valeur différente, peut-être plus dans l’échange papier qu'avec le digital. Ce modèle économique alternatif local injecte de la résilience sur le territoire.
Comment dépensez-vous vos graines ?
Avec mes graines, je vais, par exemple, chez Chris Tudisco. Je suis un fidèle client de la pizzeria. Je vais également au Locavorium de Saint-Jean-de-Védas, créé par trois ingénieurs agronomes de Montpellier. Leur concept est génial. J’utilise les graines pour les courses, le restaurant, la boulangerie... Cela s’équilibre, c’est viable. Quand j’utilise la Graine, cela me procure un sentiment de cohérence avec mes valeurs écologiques. Quand les patients nous paient en graines, c’est aussi porteur de sens et de valeurs communes autour de l'écologie. Cela crée un lien différent, cela humanise... Et avec la Graine, on ne va pas pouvoir aller chez McDo, ou acheter un écran fabriqué à Taïwan ! Cela protège la transmission d’énergie au sens physique. L’argent est une forme d’énergie. Ce lien d’énergie au sens de capacité de fournir un travail est plus vertueux.
Tudisco Pizza dans le quartier Philippidès à Montpellier propose des produits à base de farines 100% bio de blé ou de sarrazin ou de Millet (sans gluten) et se fournit auprès de commerces bio et locaux. Notre établissement accepte le paiement en Graine. Nous proposons notamment les bières artisanales de Quentin Hontans, de la brasserie La Matcé, fournisseur que nous payons en graine. C’est Guillaume de l’ADESL qui est venu nous parler de cette monnaie locale, il y a une dizaine d’années... J’ai adhéré à l’idée même si on ne peut pas utiliser la Graine à 100%. Après le Covid, Ludovic Molle, ostéopathe, nous a reparlé de ce mode de paiement. C’est un client de longue date, il connaissait La graine et puis avec les clients, on échange, on discute de ce sujet entre autres… La vie, tout simplement ! À présent, Tudisco Pizza fait partie du réseau des commerçants qui acceptent la Graine. Une affiche d’information est apposée devant le restaurant. Le nombre de clients qui payent en graines est aléatoire. Ils utilisent soit des billets-coupons ou soit l’application. Pour l'instant, la brasserie La Matcé est le seul de nos fournisseurs, payé en graine. Cette monnaie est à mon sens un mouvement intelligent qui permet de préserver le savoir-faire de chacun ; une façon de se serrer les coudes, de préserver le commerce local. La Graine est une bonne alternative et un moyen d’affirmer une certaine solidarité.
En pratique
Comment se procurer la Graine ?
Adhérer à l’association ADESL-La graine, pour activer son compte billets :
Commander des billets-coupons papier :
- En ligne sur le site de paiement sécurisé HelloAsso, pour recevoir les coupons par courrier
- En visitant un comptoir de change ou le local de La Graine situé au 11 rue Durand à Montpellier.
- En signant un mandat SEPA, pour un prélèvement sur le compte bancaire
Toutes les informations sur : LaGraine34
Comment se fait le paiement ?
- En billet-coupons. Il n’existe pas de centimes de Graine : par exemple, pour un bien ou service à 4,50€, je donne 2 billets de 2 Graines et 50 centimes d’euro.
- Ou sous la forme numérique avec l’APPLI’Graine34. L’appli permet de recharger son compte à partir de sa carte bancaire et de régler la somme exacte, comme n’importe quelle application de paiement.
Quelles enseignes acceptent la Graine ?
Plus de 150 commerces acceptent ce moyen de paiement. Annuaire des prestataires : https://lagraine34.org/prestataires/annuaire-des-prestataires/