Ils ne se connaissaient pas. Mais dès leur première rencontre, par un froid matin d’hiver 1943 aux environs de Montpellier, naquit une amitié indéfectible. Joseph Delteil (1894-1978) vivait alors retiré sur ses terres, cultivant ses vignes, après avoir été l’un des artistes les plus fêtés de son temps, lauréat du prix Fémina en 1925 pour son roman Jeanne d’Arc. Pierre Soulages (1919-2022), son cadet d’un quart de siècle, était encore un jeune peintre inconnu venu prendre la direction d’une exploitation viticole voisine de celle des Delteil. Le destin évidemment allait en décider autrement…

"Pierre Soulages, je l'ai vu de loin comme à la loupe naître, prospérer et s'épanouir comme j'ai vu un jour s'épanouir pétale à pétale sur l'étang la fleur de nénuphar." Joseph Delteil
C'est le souvenir de ces deux figures importantes dans l'histoire de l'art et de la création, que viendra évoquer ce 24 septembre, le poète, critique et auteur Jacques Laurans, qui leur a consacré deux ouvrages : L’habitation d’un poète paru en 1995 aux éditions Atelier du Gué, essai « vagabond » autour de l’œuvre de Joseph Delteil. Et Pierre Soulages, trois lumières, réédité en mars 2025 dans la collection Verdier poche, qui évoque sa fascination pour le peintre et son œuvre, née un soir d’été, dans la belle villa des Soulages sur le Mont Saint-Clair :
« Un peu plus tard, installé sur la longue terrasse contiguë au salon, et qui surplombe la baie de Sète, j’observais un filet de lune glissant à la surface de l’eau. Le noir liquide se couvrait d’une mince pellicule d’argent : la mer se gravait d’elle-même au rythme d’un léger frémissement, et la matière opaque devenait alors passage de lumière obéissant au plus secret des astres. À ce même moment, je songeais encore à la toile exposée dans le salon. J’avais remarqué qu’un faisceau de lumière dirigé vers elle modifiait sa surface apparemment plane en un volume strié de fines nervures qui, dans leur partie basse, formaient un large et voluptueux mouvement de vague… »


Lectures de textes et témoignages ponctueront la soirée. Une exposition d’archives originales, retraçant la vie et l’œuvre de Joseph Delteil sera aussi présentée en partenariat avec le département du Patrimoine de la médiathèque Émile Zola (portfolio, estampes, correspondances, livres d’artiste…)
Club lecture – bibliothèque Jean Claparède – Musée Fabre
Mercredi 24 septembre, de 18h à 19h30 – entrée libre
Inscription : museefabre.documentation@montpellier.fr
Bibliothèque Jean Claparède
Située dans l’enceinte du musée Fabre (à droite, juste après la porte principale), la bibliothèque est ouverte en accès libre aux visiteurs. Elle propose un espace de lecture et plus de dix places de travail, ainsi qu’un fonds riche de plus de 13 700 documents (ouvrages, catalogues d’exposition, thèses et mémoires de recherche). Elle accueille tous les publics, chercheurs, étudiants, visiteurs, amateurs d’art ou simples curieux. On peut y consulter des dizaines de revues sur l’actualité de l’art, des catalogues d’exposition.
Ouverture : mardi de 14h à 18h – mercredi et jeudi : de 11h à 12h30 et de 14h à 18h. Ou sur RV : museefabre.documentation@montpellier.fr
Le club de lecture
Inauguré le mercredi 22 janvier 2025 par une rencontre autour du poète Max Rouquette, le Club de lecture de la bibliothèque Jean Claparède est ouvert à tous sur simple inscription. En préalable à chaque rencontre, les participants reçoivent extraits d’ouvrages, citations, pour se préparer à l’échange autour de questions liées à l’histoire de l’art et à la littérature artistique.
Inscription – newsletter : museefabre.documentation@montpellier.fr