C’est une étape très symbolique dans l’imposant chantier de rénovation urbaine de la Mosson. Le 10 juillet, étape préliminaire à la démolition de la tour d’Assas et à la requalification du Sud Mosson, ont débuté les travaux de démolition des escaliers et de l’accès aux sous-sols de la tour. Des premiers coups de pelle doublés d’une signature, celle de la cession d’un terrain entre Altémed et la cité Jardins, pour construire une résidence intergénérationnelle, sur une parcelle située au pied de la tour d’Assas, « village vertical » le plus haut d’Occitanie.
« Cette démolition de la tour d’Assas et le changement de l’espace qui va avec, c’est aussi une histoire humaine et il ne faut pas oublier les familles qui ont vécu ici des joies et des peines. Cette volonté a été portée par un collectif d’artistes piloté par la coopérative culturelle Créature.s créatrice.s. Installé dans la tour pendant six mois, le collectif a multiplié les rencontres pour reconstruire le souvenir de ces années de vie afin de le restituer lors de moments de fête », précise Véronique Brunet, adjointe au maire déléguée au quartier Mosson. Le second visage du projet Souffles d’Al Sticking et de l’association Plume se dévoile ainsi au gré du vent sur l’enveloppe du bâtiment.
« Je ne voulais pas partir »
Pour les familles occupantes de la tour d’Assas, partir n’a pas été une sinécure. « L’équipe municipale a bien travaillé avec nous. On a été écoutés. C’est difficile de s’en aller mais il y avait beaucoup trop de problèmes de sécurité », raconte Khadjou Harzouz, pour le collectif des mamans. Lhoussaine Hernani de l’Amicale des locataires est lui aussi attaché à cette tour. « J’habite là depuis 1980. Je ne voulais pas partir. Mais l’État a dit que oui. Alors, je suis parti. Je suis à Malbosc aujourd’hui. » Toutes les familles ou presque (160 sur 162) ont été relogées. Ému par les témoignages, Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, a aussitôt évoqué les relogements. « Je remercie toutes les équipes qui se sont mobilisées et ont travaillé d’arrache-pied. Il y avait encore 80 familles en attente en octobre 2020. Nous les avons accompagnées car ce n’est pas simple de quitter les lieux où l’on a son histoire. Nous y sommes arrivés. Sur le dossier de la Mosson, nous maîtrisons le temps mais on essaie d’aller vite. Nous avons eu l’unanimité du conseil de Métropole et la façon dont nous avançons ensemble avec l’État, l’ANRU et tous nos partenaires est remarquable. Aujourd’hui, beaucoup de villes voudraient faire comme à Montpellier. »
Créer de la mixité sociale
Le projet de renouvellement urbain et de transformation de la Mosson et des Cévennes, tous maîtres d’ouvrage confondus, représente un montant d’investissement de 500 millions d’euros. C’est le plus important de France. Concernant le secteur Sud Mosson, un des enjeux essentiels est de modifier l’image du quartier en modifiant son entrée. La construction de la résidence intergénérationnelle à proximité de la tour d’Assas en est une première illustration. « Ici, il n’y aura pas de logements sociaux mais une diversification de l’offre pour créer de la mixité sociale. Cette première opération de construction comportera 72 logements qui seront tous traversant (62 logements pour de jeunes actifs et 10 pour les seniors) avec des commerces requalifiés en rez-de-chaussée », commente Coralie Mantion, première vice-présidente de la Métropole déléguée à l’Aménagement durable du territoire. Ce projet d’un coût de construction de 6,5 millions d’euros est porté par Cité Jardins, une filiale d’Action logement, et sa livraison devrait intervenir au premier semestre 2025.
Calendrier des travaux
- Juillet 2023 : travaux de démolition des escaliers et de l’accès aux sous-sols de la tour.
- De septembre 2023 à avril 2024 : travaux de curage et de désamiantage de la tour.
- À partir d’avril 2024 : travaux de démolition de la tour, par écrêtage.
- 1er septembre 2025 : fin des travaux de démolition de la tour.
- 2e trimestre 2025 : livraison prévisionnelle de la résidence intergénérationnelle