81e ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DE MONTPELLIER

Expliquer et transmettre aux jeunes ce qu'a été la Résistance

28-08-25 - 12:00
28-08-25 - 12:04
En marge des dépôt de gerbes et des prises de parole, la matinée du 26 août a été marquée par diverses annonces, comme la confirmation des travaux dans les geôles du lycée Françoise Combes, la création d'une stèle à la mémoire de tous les Montpelliérains de confession juive morts en Déportation et la plantation d'un arbre à la mémoire d'Ilan Hamili.
Le maire de Montpellier s'exprime devant les geôles
Michaël Delafosse a confirmé que les appels d'offres sont lancés pour la rénovation des geôles - © Étienne Perra
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Le 81e anniversaire de la Libération de Montpellier s’est déroulé comme chaque année le 26 août. Il a d’abord été marqué par deux dépôts de gerbes. À la stèle de l’avenue de Lodève qui rend hommage aux combattants de la Résistance et devant celle de l’avenue de Castelnau où se trouvait alors la villa des Rosiers. La Gestapo fit là de nombreuses victimes.

Ensuite, le cortège s’est déplacé vers les geôles du lycée Françoise Combes, où la Milice a torturé de nombreux résistants. William Garrivier, le président de l’Union nationale des associations de déportés et internés de la Résistance et familles (Unadif) a évoqué cette plaque où figurent les noms d’Enrique et Élise Pignol, Germaine Bousquet, Jean Guizonnier et Raoul Batany qui ont été tués en ces lieux après d’atroces souffrances. « Combien sont morts sous la torture ? Selon les sources, on évalue le nombre de personnes entre 94 et 253. La Milice ayant brûlé les documents et les archives. » Puis, il a souligné qu’il est « de notre mission de diffuser largement le sens des valeurs de la Résistance » en rappelant la convention tripartite signée l’an passé (État, Éducation nationale, Ville de Montpellier) afin de rénover les geôles qui nécessitent des travaux de conservation.  

Appels d’offres lancés

Dans sa prise de parole, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, a d’abord exprimé sa « profonde gratitude » à Patricia Mirallès pour sa présence durant toute cette matinée mémorielle. Et il a rappelé les temps forts des 80 ans de la Libération de Montpellier. Ils ont notamment permis de rendre hommage aux victimes civiles sur l’espace public. Répondant au représentant du monde combattant, il a confirmé que « les appels d’offres sont lancés et les geôles vont être rénovées. Elles pourront s’inscrire dans un parcours pour les élèves afin que les jeunes puissent découvrir et comprendre ce qu’a été la Résistance. Tout sera fait pour expliquer et transmettre. »

Dépôt de gerbes devant la stèle
Dépôt de gerbes à la mémoire de la Résistance, dont ceux du maquis Bir Hakeim et les Républicains espagnols - © Étienne Perra

Stèle pour Ilan Halimi

Le maire de Montpellier a ensuite fait d’autres annonces. À côté du monument aux Morts, « une stèle sera dévoilée en l’honneur des Montpelliéraines et des Montpelliérains de confession et d’origine juives qui ont été déportés dans les camps et n’en sont pas revenus. Ils étaient 440 dans l’Hérault. Par ailleurs, à l’heure où l’antisémitisme, ce vieux démon européen, ressurgit de manière effroyable un arbre sera planté à la mémoire d’Ilan Halimi, dans le jardin d’Arménie. » Enfin, concernant les pavés mémoriels sur la place des Martyrs de la Résistance en l’honneur de celles et ceux dont le nom ne figurait pas encore sur l’espace public, il a indiqué qu’une soirée en présence des descendants (le 18 novembre) précèderait l’inauguration officielle du 26 novembre. 

Hommes et femmes ordinaires

« Ces murs ont retenu des cris que le temps n’a pas effacés », a détaillé Patricia Mirallès, la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, devant les geôles de la caserne de Lauwe. « Montpellier fut une ville martyre mais aussi une ville du courage et une ville où les Justes se multiplièrent. De simples montpelliérains décidèrent de tendre la main, de protéger, de résister. Ils n’étaient pas des héros par prédestination mais des hommes et des femmes ordinaires à qui l’histoire a permis de révéler leur part d’eux-mêmes quand l’épreuve a surgi. » Elle a eu aussi une pensée pour la jeunesse. « Il faut pouvoir dire aux jeunes que leur liberté est née ici dans les geôles et que la mémoire est une boussole. »

Devant la stèle des victimes de la Gestapo
Ministre et préfet déposent une gerbe devant l'emplacement de la villa des Rosiers de sinistre mémoire - © Étienne Perra