De 15 000 à 20 000 personnes attendues sur trois jours. Le Congrès HLM organisé par l’Union Sociale pour l’Habitat a déjà un effet positif. Tous les hôtels de Montpellier sont pleins. Organisé tous les ans, le plus grand congrès professionnel itinérant de France s’installe donc du 24 au 26 septembre, dans l’enceinte du parc des expositions.
Logement : l'exemple montpelliérain
Le choix de Montpellier, pour ville hôte, vient saluer l’action continue menée sur le territoire pour répondre à l’afflux de nouveaux habitants et répondre à la crise du logement. Avec, ainsi, comme le rappelait Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, « un ratio de logements mis en chantier par habitant le plus élevé de France sur la période 2012-2022 », à destination de tous les publics : familles, étudiants, seniors, travailleurs essentiels, ménages modestes et les plus précaires…
Une politique volontariste en matière d’habitat qui permet à la ville centre, Montpellier, d’atteindre aujourd’hui ses objectifs de 25 % de logements sociaux prévus par la loi RSU avec les mêmes exigences de qualité. Et de nombreux dispositifs mis en place pour accompagner ce développement : brigade du logement social pour garantir la tranquillité et le bien vivre de tous, jardins partagés pour favoriser le lien social…
Transmettre un message au nouveau Gouvernement
Pendant trois jours, séances plénières et rencontres professionnelles vont permettre d’enrichir le débat sur le thème du choc de l’offre, du renouvellement urbain, de la transition écologique… En mettant également en lumière plusieurs dispositifs, comme l’accession en Bail Réel Solidaire ou les enjeux de la réhabilitation…
Un Congrès qui espère interpeller le nouveau Gouvernement sur la nécessité de porter une politique du logement forte et cohérente alors que la question du pouvoir d’achat résonne toujours aussi fort dans le débat public et que le coût du logement pèse très lourdement dans les dépenses des ménages. À plus forte raison dans une ville où la demande en logement social explose, où les délais d’attente « peuvent atteindre jusqu’à 7 ans », ainsi que le précisait Michel Calvo, adjoint au maire, président d’ACM Habitat.
>>> 84e Congrès HLM
Présentation du Congrès HLM. De gauche à droite : Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat, ancienne ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales ; Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole ; Michel Calvo, président d'Habitat Social en Occitanie, président d'ACM Habitat, adjoint au maire.
« Nous sommes très honorés de recevoir ce congrès qui doit sonner une mobilisation générale en faveur de la question du logement. Le mouvement HLM joue pleinement son rôle à nos côtés pour produire une ville plus solidaire, fraternelle, écologique… »
Michaël Delafosse, maire de Montpellier, président de la Métropole
Le congrès est placé sous le thème de l’innovation. Quelles pistes explorer pour sortir de la crise du logement ?
Emmanuelle Cosse : Nous allons nous intéresser et mettre en valeur toutes les innovations : techniques, sociales, environnementales, organisationnelles, sociétales, partenariales… Les organismes de logement social, en locatif comme en accession, sont des acteurs qui ont toujours cherché à répondre aux défis de leur époque. Nous avons aujourd’hui l’obligation de nous adapter aux nouvelles donnes environnementales, démographiques, sociologiques. Nous avons aussi le devoir de faire bouger les imaginaires urbains, de recoudre la ville, de la réinventer aux côtés de ses habitants, alors que les réhabilitations se multiplient et que les paysages se transforment sans se déplacer. Sans nier les difficultés, le thème de ce congrès est volontairement optimiste, dans un contexte économique et politique très difficile. C’est une façon de dire que nous n’allons pas céder à la résignation ou à la fatalité.
Votre regard sur l’action et les initiatives des territoires, comme celui de Montpellier, pour répondre aux attentes en matière de logement ?
E.C. : Les initiatives comme celles de Montpellier sont essentielles. Je demande depuis des mois le retour de l’État dans les politiques du logement, mais cela doit se combiner à une grande alliance avec les territoires. Chacun dans ses compétences, nous avons besoin que tous les acteurs publics poussent dans le même sens pour soutenir, piloter, réguler un secteur vital pour nos concitoyens. Ce que montrent Montpellier avec d’autres territoires, c’est qu’en matière de logement, nous avons d’abord besoin d’ambition !