On l’appelle Roch en français, Rocco en italien, Roque en espagnol et portugais, Rok en croate. Né à Montpellier au XIVᵉ siècle, ce pèlerin soignant les pestiférés est devenu l’une des figures les plus vénérées de la chrétienté. La tradition raconte qu’en chemin vers Rome, il consacra sa vie aux malades avant de mourir en Lombardie. Son corps, transféré à Venise en 1485, suscita une intense dévotion. La confrérie de la Scuola Grande di San Rocco, aujourd’hui célèbre pour le cycle monumental peint par Le Tintoret, lui fut dédiée. En 1629, le pape Urbain VIII approuva officiellement son culte et fixa sa fête au 16 août, date à laquelle il est honoré dans l’Église catholique du monde entier.
Une figure montpelliéraine
À Montpellier, la mémoire de saint Roch est vivante depuis 1387. L’église néogothique qui porte son nom, construite au XIXᵉ siècle au cœur de l’Écusson, fut voulue par la municipalité pour honorer « l’enfant de la ville ». Elle conserve plusieurs tableaux relatant sa vie et une statue monumentale signée Auguste Baussan en 1884, dont le visage reprend les traits du peintre montpelliérain Frédéric Bazille. Plus récemment, en 2005, la gare centrale a été rebaptisée « Montpellier–Saint-Roch », rappel quotidien de cet héritage.
Depuis le Moyen Âge, son culte s’est diffusé bien au-delà du Languedoc. À Paris, l’église Saint-Roch de la rue Saint-Honoré figure parmi les grands sanctuaires qui lui sont consacrés. En Belgique, certaines processions en son honneur existent depuis le XVIIᵉ siècle. Au Portugal, l’Igreja de São Roque de Lisbonne, chef-d’œuvre baroque, abrite une relique rapportée lors d’une épidémie et témoigne de la force de la dévotion dans la péninsule Ibérique.
Barcelone, ville jumelle de Montpellier, porte une affection particulière pour le saint montpelliérain. Dans la capitale catalane, la Festa de Sant Roc de la Plaça Nova se déroule chaque mois d’août sans interruption depuis 1589. Au pied des murailles romaines et de la cathédrale, sardanes, défilés et bénédictions des animaux rassemblent habitants et visiteurs. En 2017, la Generalitat de Catalogne l’a inscrite au patrimoine festif national.
Au-delà des océans
Le rayonnement de saint Roch franchit aussi les océans. À Québec, une paroisse qui lui est dédiée a donné son nom à tout un quartier. Dans l’État de São Paulo, au Brésil, la ville de São Roque témoigne de son ancrage durable dans une région marquée par l’immigration européenne.
En Asie enfin, il figure parmi les saints les plus honorés des Philippines. La cathédrale de Caloocan, près de Manille, lui est consacrée et conserve une relique offerte par le pape François lors du bicentenaire de l’édifice. Qu’il soit célébré sur les places méditerranéennes ou dans les églises d’Amérique et d’Asie, saint Roch continue d’incarner, sept siècles après sa naissance, un lien universel.
La Saint Roch à Montpellier
Organisées par l’Association internationale Saint-Roch de Montpellier et Le Sanctuaire, en partenariat avec la Ville, les Fêtes de Saint Roch animent l’Écusson chaque 16 août, depuis 30 ans. Des groupes traditionnels, des confréries locales et internationales, ainsi qu’une batucada brésilienne animeront les cortèges. En parallèle, la paroisse organisera messes, bénédictions des animaux et processions des reliques.
L’événement accueillera des personnalités notamment en provenance d’Italie qui viennent renforcer la coopération culturelle entre Montpellier et des villes transalpines comme Turin et Voghera. Du lundi 18 août au jeudi 4 septembre, une exposition de reproductions de pièces d’archives relatives à Saint-Roch sera présentée à la Maison des Relations Internationales du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h.