SCULPTURE

La spirale de Germaine Richier inaugurée sur l'Esplanade

28-08-25 - 15:00
28-08-25 - 15:30
Grâce à une remarquable opération de mécénat, cette oeuvre d'une artiste importante du XXe siècle et très liée à Montpellier, a été installée sur l'espace public. C'est aussi un prolongement de l'exposition estivale qui lui a été consacrée en 2023 au musée Fabre.
statue la spirale
© C. Marson
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Germaine Richier est un peu comme chez elle à Montpellier. Elle possède à son nom une école à Ovalie, un atrium au musée Fabre et un bâtiment à l’université Paul-Valéry. On peut désormais y ajouter une sculpture depuis l’inauguration de La spirale sur l’Esplanade le 27 août, installation suivie par une nombreuse assistance attachée à la place de la culture sur l’espace public. Ceci à côté du musée Fabre qui a accueilli sa splendide rétrospective à l’été 2023. Réunis dans une opération de mécénat, 173 souscripteurs ont participé à l’acquisition d’un tirage de cette sculpture en bronze de Germaine Richier de 1957, que l’artiste elle-même souhaitait voir sur l’espace public.  

Un coquillage agrandi  

Directrice du musée Fabre, Juliette Trey dit combien l’œuvre de Germaine Richier est rattachée à cet établissement. « Elle a grandi à Castelnau-le-Lez et s’est formée à l’école des Beaux-Arts de 1921 à 1926 qui était à l’époque aménagée dans le musée. En 1937, lorsque l’État a acheté Le Loretto, elle a demandé expressément qu’il soit déposé au musée Fabre. C’est une sculptrice majeure du XXe siècle et nous avons la chance de posséder une dizaine de ses œuvres. La spirale, c’est un coquillage agrandi sur une œuvre de plus de 3 mètres de haut qui met en exergue la géométrie de la nature et aussi les effets du temps sur celle-ci. » 

Que son art puisse être vu de tous

Intervenant au nom des ayants droit, Marie Martin-Raget, une de ses petites nièces, précise que « Germaine Richier, que l’on appelait Maine dans la famille, n’a pas eu d’enfants autres que ses sculptures mais elle a eu trois nièces qui ont été pour elle des filles adoptives qui lui rendaient bien toute sa tendresse ». Puis, elle adresse un message particulier pour les souscripteurs. « Nous voulons remercier toutes celles et tous ceux qui, habitant la ville, ont eu la générosité de contribuer à cette levée de fonds, parce qu’ils pensent que l’art est important dans l’espace public qu’ils fréquentent. Ils ont voulu qu’une sculpture de cette artiste qui a vécu et appris son métier ici puisse être vue de tous. » 

inauguration statue
Marie Martin-Raget, une des petites nièces de Germaine Richier, s'est exprimée au nom de la famille - © C. Marson

Mécène de la fonderie

La fondation AG2R La Mondiale pour la vitalité artistique est le mécène qui a pris en charge les travaux de fonderie de La spirale. Amaury de Préville, le directeur régional, souligne que cette fondation existe depuis 2017. « Elle a vocation à soutenir la vitalité artistique, l’art et la culture, accompagner des projets de mécénat culturel sur la valorisation de la création contemporaine, la promotion des métiers d’art ou la restauration du patrimoine de proximité. 194 projets ont été accompagnés en 9 ans dont quatre dans l’Hérault. »

La spirale financée à 72% par le mécénat

Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, a révélé un chiffre qui illustre l’attachement des Montpelliérains à la culture. « 72% du financement de La spirale provient du mécénat des entreprises et des particuliers, Il y a eu 173 donateurs et je veux voir là un moment puissant de réaffirmation du lien entre la ville de Montpellier et le musée Fabre. C’est une institution culturelle exceptionnelle comme l’a dit la directrice du Louvre lors de la récente signature d’un partenariat ». Il a ensuite évoqué cette petite fille de 4 ans rencontrée à l’école Cocteau. « Elle m’a dit qu’elle avait travaillé sur La Chauve-souris. Vous vous rendez compte de ce que nous avons réussi ensemble ? Elle me parlait de l’œuvre de Germaine Richier qu’elle avait étudiée dans le programme des enfants ambassadeurs du musée Fabre ». Puis, il a parlé de Germaine Richier. « Au moment de sa disparition, il n’y a pas eu l’hommage qu’elle méritait, ni de sa ville, ni de la nation. Il était donc très important de mettre en lumière cette très grande artiste du XXe siècle. » Enfin, comme l’Esplanade est grande, l’édile ambitionne - en lien avec la directrice du musée Fabre - de donner un compagnonnage à Germaine Richier.  

Photo de famille
Les ayant droit et la grande famille de Germaine Richier ont pris la pose devant La spirale - © C. Marson