Montpellier face au risque pluie-inondation : se préparer pour mieux (se) protéger

Montpellier, un territoire à risques qui assume sa réalité

« Il faut sortir de l’image carte postale de Montpellier », affirmait Sébastien Cote, adjoint au maire délégué à la Protection de la population, dès le début de séance, tout en rappelant la posture nouvelle adoptée par la Ville depuis 2021 : reconnaître pleinement sa vulnérabilité face aux pluies et aux inondations notamment, pour protéger son territoire et ses habitants. Avec pour principal risque, « que les citoyens ne soient pas assez préparés à les affronter ». Tandis qu’à Montpellier chaque année 50 000 personnes changent de lieu d’habitation et doivent s’approprier un nouvel environnement de vie, informer, acculturer et préparer une population en constante évolution demeure un réel enjeu.

Des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes

Réalité vécue sur le terrain, le changement climatique est factuel. Cet été, Montpellier a connu deux vagues de chaleur, avec 18 jours de vigilance, soit trois fois plus que l’an dernier. La vigilance incendie est passée à 42 jours, contre 12 en 2024, avec des incendies dans la métropole et non loin, dans l’Aude, qui ont tristement alimenté l’actualité de l'été. Et déjà trois épisodes de vigilance orages pluies-inondation à signaler en point de départ de la saison qui s’annonce. 

« Avec les dix années qui viennent de passer, c’est vraiment la prise de conscience. Aujourd’hui, nous habitons une région où la Méditerranée peut faire naître un monstre météorologique », soulignait Alix Roumagnac, président de Predict services, évoquant notamment des phénomènes terribles, chaos et déluges. 

Avec, depuis le 26 août, l’ensemble du bassin méditerranéen à une valeur médiane à près de 30° Celsius, équivalents à la température du golfe du Mexique et dépassant, là aussi, le record déjà battu de l’an dernier, à 29,6° Celsius.  

Une culture du risque à construire ensemble

« Montpellier est l’un des enjeux majeurs du département et le risque pluvieux-orageux est le plus important pour les sapeurs-pompiers dans l’Hérault, c’est un enjeu de sécurité civile », rappelait à son tour Eric Flores, directeur du SDIS 34, axant sur la nécessité de s’y préparer et soulignant le travail engagé des sapeurs-pompiers à l'année, la collaboration resserrée avec les élus, les associations de sécurité civile, la Réserve communale et les autres partenaires, permettant d’avoir une bonne réactivité. « Il faut continuer à s’adapter. Avec des moyens, de la prévention, un travail d’information, parce que le risque est là. » 

Alix Roumagnac, saluant à son tour l'action des collectivités, « Le seul moyen de limiter les conséquences, c'est la préparation des citoyens ». Avec quatre piliers pour une stratégie efficace : connaître le risque, se préparer, suivre les phénomènes et diffuser l’information. 

Et une réussite qui dépend également de chacun, dont la responsabilité est d'être acteur de sa propre sécurité.