À l’occasion de la Biennale Euro-Africa, les amoureux du 7e art ne sont pas oubliés. Plusieurs projections sont prévues.
Mercredi 11 octobre
Restituer l’art africain, de Laurent Védrine (2021)
Un documentaire qui suit l’odyssée de la statue du dieu Gou, que la France s’est engagé à restituer au Bénin. Cette sculpture, dont l’influence majeure sur l’histoire de l’art des 150 dernières années reste méconnue, est le symbole d’un passé colonial encore problématique.
« C’est un film engagé, mais qui demeure objectif. Tout le monde a la parole. Nous avons également le point de vue des conservateurs des musées qui rechignent à se séparer des pièces », explique Édouard Aujaleu, philosophe, vice-président de l'association des Amis du musée Fabre, qui propose la projection.
Centre Rabelais à 17h30. Entrée libre. Tramway ligne 1 – Station Comédie.
Nuit des séries africaines
Les séries Terranga, Vautours ou Ici C Babi ne vous disent probablement rien. Le cinéma Diagonal propose une soirée exceptionnelle pour goûter au renouveau des séries africaines. À travers une sélection, ce voyage aux quatre coins de l’Afrique avec différents épisodes, illustrera la créativité panafricaine audiovisuelle.
« En Afrique de l’Ouest francophone, nous assistons à un réel développement de l’industrie de la série. Elle va se consolider davantage. Nous racontons une Afrique créative et entreprenante. Une série reste une série, qu’elle soit racontée aux USA ou dans mon village à lahou Kpanda. Nous utilisons tous les mêmes techniques narratives et de fabrication. Si une histoire américaine touche un jeune ivoirien, l’histoire d’une jeune africaine peut légitimement toucher un jeune parisien ou une personne âgée d’un village français, américain ou même chinois », raconte Charly Kodjo, producteur de la série ivoirienne Ici C Babi.
Cinéma Diagonal à 20h. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Tramway ligne 1 – Station Comédie
Jeudi 12 octobre
Banel & Adama, de Ramata-Toulaye Sy (2023)
Dans un petit village du Sénégal, ils s’aiment d’un amour fou. Mais la passion peut-elle résister au poids des traditions ? Entre le conte et la tragédie, un premier film surprenant, tourné en langue peule. En compétition officielle au festival de Cannes 2023.
« C’est audacieux dans sa forme, c’est un poème visuel. Le film illustre le clivage entre tradition et modernité. C’est un premier film. La jeune cinéaste vit en France. Cela fait du bien de voir éclore un nouveau talent africain. Depuis quelques années, c’est compliqué de faire un film en Afrique », note Céline Dufour, directrice du cinéma Nestor Burma.
Cinéma Nestor Burma à 20h15. Tramway ligne 3 – Station Celleneuve.
Vendredi 13 octobre
Faro la reine des eaux, de Salif Traoré (2008)
Sur le fleuve Niger, Zan, parti depuis longtemps de son village natal, revient un matin au volant de son 4×4, avec des outils de mesure qui tranchent avec l’artisanat local. Cela pourrait être l’arrivée du fils prodigue, c’est le retour du bâtard.
« L’interprétation est très juste. Une belle humanité transpire de ce film dans lequel les personnages sont forts. Traoré n’a pas fait beaucoup de films. Les co-productions se font de plus en plus rares en ce moment. Et les salles de cinéma en Afrique disparaissent peu à peu », explique Céline Dufour, directrice du cinéma Nestor Burma.
Cinéma Nestor Burma à 19h. Tramway ligne 3 – Station Celleneuve.
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