ESPACE PUBLIC

Les Intruses s'invitent en images dans le hall de l'hôtel de Ville

30-06-24 - 16:00
Proposée par l'Institut des Cultures d'Islam, cette exposition photographique est signée par Randa Maroufi, artiste franco-marocaine, et elle pose la question de la mixité sur l'espace public. Une thématique sur laquelle la Ville de Montpellier a lancé de nombreux travaux exploratoires. Elle est visible pendant un mois dans le hall de la mairie de Montpellier.
Vernissage expo à l'hôtel de ville
L'exposition Les Intruses est visible durant un mois dans le hall de l'hôtel de Ville de Montpellier - © C. Marson
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« Ce projet vient avant tout interroger le partage de l’espace commun entre les genres. Au-delà d’une dénonciation, il s’agit d’un acte où les perceptions basculent, l’espace public se recompose afin de réintroduire la question de la mixité. » Randa Maroufi, artiste franco-marocaine, présente ainsi Les intruses, une série photographique dont elle est l’autrice et qui montre des scènes quotidiennes dans les rues, les squares et les commerces. Cette exposition, proposée par l’Institut des Cultures d’Islam, est visible durant un mois dans le hall de l’hôtel de Ville de Montpellier. 

Lancée à Paris en 2019, avec des grands formats dans le métro, elle est devenue depuis itinérante avec le concours de l’Agence nationale de cohésion des territoires. Elle interroge sur la place des femmes sur l’espace public et chaque nouvelle implantation permet d’ouvrir des discussions sur ce thème. 

Camille Sachot est géographe-urbaniste et se présente comme experte dans l’intégration des questions de genre en urbanisme et politiques publiques. Elle travaille aussi pour l’association Womenability qui veut favoriser l’inclusivité en urbanisme. « L’association a été créée en 2015 sur le constat que l’expérience de la ville entre les femmes et les hommes n’était pas la même. Mais les choses ont bien évolué depuis. On intervient à la fois sur des sujets de conception de l’espace public qui intègrent une large diversité d’usages et l’on fait cela en intégrant aussi les publics qui les pratiquent dans une perspective inclusive. On fait aussi de la sensibilisation auprès des collèges et des lycées pour les confronter aux inégalités dans les espaces publics et privés. »

Le défi d’un café en terrasse

« Je me souviens avoir découvert en 2018 une cartographie de Montpellier qui montrait les lieux où les femmes étaient victimes du harcèlement de rue. Cela m’avait bouleversé. Cela portait atteinte à la liberté d’aller et venir dans l’espace public et cela a aussi construit nos convictions pour agir sur la question de la place des femmes. Des Intruses ? Jamais ! », assure Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole. Et de rappeler aussi que, lors des marches exploratoires dans les quartiers populaires, « on se réjouit de voir des femmes qui se font un défi de prendre un café en terrasse. Nous les accompagnons par la transformation de l’espace qui est en cours, en créant des liens de confiance avec du flux ». L’appropriation de l’espace public par tous et toutes est une question fondamentale. Car « si l’espace public peut faire faire l’objet de débat et de controverse, c’est aussi un lieu d’exigence ».